J’espère que vous avez passé un bel été et que vous avez rempli votre jarre d’une foule de petits bonheurs.
Ici, ce fut compliqué : des décès de personnes qui ont quitté ce monde, par choix ou non, nous ont touché : tristesse et incompréhension. S’en sont suivis beaucoup de kilomètres parcourus, pour honorer les mémoires, mais également pour célébrer des unions et satisfaire des envies familiales d’évasion.
Le chaud et la sécheresse se sont également invités à notre tableau collectif estival, générant chez moi, des angoisses pour la suite du chemin collectif : le climat change trop vite et nous pas assez.
En jetant un petit coup d’œil à 360 degrés, j’ai l’impression de ne pas avoir été la seule…
Que faire quand c’est difficile ?
Le plus sage, qui n’est néanmoins pas le plus facile, est de nous accepter dans toute la palette de nos émotions. Courageusement traverser les doutes et les deuils, ils sont au cœur des cycles du vivant ; et invariablement choisir la vie, riche et surprenante.
En attendant de voir un franc soleil pointer à l’horizon, (ou parfois, ne serait-ce qu’une lueur au bout du tunnel), il nous faut parfois nous obliger intentionnellement à voir le beau, si petit soit-il : le bonheur de mettre son corps en mouvement sur de la musique, la joie de voir le soleil se lever en haut d’une montagne, l’étonnement de découvrir une grenouille et sa progéniture cachée au fond de la cave…
Bref, retrouver nos yeux d’enfants pour à nouveau voir ces petites choses qui nous connectent à soi, aux autres et à la nature.
Puis, petit à petit, tisser un fil d’or de ces petites perles pour construire une toile belle et solide, comme celle de l’araignée épeire que l’on voit apparaitre à cette saison dans les jardins. Commencer par la nôtre avec besogne, puis, petit à petit l’élargir pour la connecter à celle des autres.
Et si…
L’inspirateur du mouvement des Villes en transition Rob Hopkins[1] lors de son Imagine Tour récemment en Romandie, nous invite à nous projeter dans le monde d’après la descente énergétique : plutôt que d’être tétanisés par le dénivelé de la pente, faisons un pas de côté en imaginons l’après à travers ces mots : Et si…
« L’incapacité d’imaginer un monde où les choses seraient différentes n’indique qu’un défaut d’imagination, pas l’impossibilité du changement. » Rutger Bregman.
Le chemin sera celui que nous déciderons de prendre : ardu ou joyeux. Pour en infléchir la direction, plus nous serons nombreux à le rêver, plus le chemin prendra forme.
Si d’aventure le naturel revenait au galop, accueillons avec bienveillance notre tendance au jugement, à la négativité, au besoin de confirmation, qui nous ramènent invariablement à ce que l’on connait déjà. Et repartons sur le chemin de l’imagination.
Sur ce, je pars enfourcher ma licorne. On se croise en route ?
[1] Rob Hopkins, Et si…On libérait notre imagination pour créer le futur que nous voulons ?, Actes Sud, Juin 2020